Wednesday, 15 September 2010

un peu de vérité? journal intime (yeah right)

trop de mensonges dans les films nous dit monsieur Houellebecq dans son interview dans les inrocks... peut-être il a raison, je ne sais pas... moi je viens de me taper deux films russes et franchement, j'aurai du mal à dire que ce sont des mensonges ce qu'on y voit, c'est plutôt "miserable" comme dirait les Anglais, plutôt triste, et gris, et long ennuyeux comme un jour où on en a marre de tout... en bref, j'ai trouvé ces deux films (voir l'autre blog) très bien, peu plaisant mais très bien. En fait on sort de la salle en se disant que notre vie, même ratée (pour penser au dernier livre de Houellebecq que j'ai très envie de lire) n'est pas si mal que ça. Mes amis qui sont mariés ou en couple avec des enfants sont jaloux de ma solitude... et moi j'aimerais avoir une vie de famille... cela viendra peut-être ou pas, ça m'a l'air un peu mal parti en ce moment, il y a je crois, un chat de mes amis qui m'aime beaucoup, et quelques femmes mariées (comme d'habitude) mais comme je n'ai aucune envie de me faire casser la figure par monsieur qui revient de son voyage d'affaire et puis je n'aime pas faire de la peine aux gens et puis je suis finalement très vieux jeu et je cherche, tout simplement, une amie ou un ami, pourquoi pas?... attendons... s'il n'y a personne, il n'y a personne... y a t-il quelque chose de pire que n'être PAS aimé? Oui...c'est d'être BIEN aimé... c'est ma situation en ce moment... courage fuyons !

Wednesday, 8 September 2010

... voyages...

on se calme... je n'arrête pas de pense à mes prochaines vacances, j'ai hâte d'y être, etc... etc... ça n'est pas si bon que ça... alors aujourd'hui, pour me calmer, j'ai acheté le livre d'Alain de Botton, the art of travel car j'ai remarqué qu'il y avait un chapître "on anticipation" où il nous rappelle l'histoire du type dans à rebours... le type qui vient de lire Dickens et qui veut absolument aller à Londres, et puis qui, après être allé dans un pub près de la gare, s'en retourne chez lui... non, moi je ne peux pas retourner chez moi, car déjà je n'ai pas vraiment de chez moi (pour penser en des termes capitalistes puisqu'ici en Angleterre on est toujours une espèce de half-citizen si on loue... ) et en plus, oui, je veux partir en vacances et je vais partir... même si l'envie me prennait de ne plus pouvoir partir, mon portefeuille me remettrait sur le droit chemin, ie le chemin d'Odessa, et, pour y aller, le chemin jusqu'à l'aéroport!

"Nothing was as I had imagined" (p. 12) nous dit le de Botton lorsqu'il est arrivé sur le lieu de ses vacances... eh bien justement ça serait intéressant de savoir ce qu'on imagine à l'avance, ce que l'on voit, et ce que l'on discute avec des gens du pays. Mais déjà l'ordre est brouillé puisque je connais déjà des gens du pays.

Odessa, je me disais, il y a des juifs, des musulmans, c'est une ville portuaire et assez française finalement (les architectes de la ville), la mafia y est florissante... c'est la Marseille de la mer noire (qui finalement ressemble pas mal à la Méditerranée). Eh bien non, parait-il. On verra.

Ca a un petit côté Yalta aussi, ville où les riches de Russie venaient en villégiature. Et puis la mer doit être noire... bon j'arrête de dire des bêtises, on verra, mais comme disait Baudelaire, on s'ennuit partout, et peut-être aussi même pendant des vacances à Odessa !

Thursday, 2 September 2010

A Librarian's lament

A Librarian's lament

for ...

Seeing you in the library ...
you're an immense chocolate bar
parading in front of a diabetic - me!
or water in the middle of the desert
a mirage - don't go there!
You say it's summer, plenty of time to study.
To study. Ah.
And I? I have to go back to work
plenty of time to catalogue I say,
regrettingly.

Wednesday, 1 September 2010

discussion avec des amis

ce soir sur les films et la philosophie. Est-ce qu'il y a beaucoup de films qui vous font philosopher? On avait commencé à parler d'Avatar, moi j'avais du mal à voir de la philosophie là-dedans, belles images, message naïf, personnages soit "gentil" soit "méchant" bref pas de quoi philosopher. Mais mon amie parle du concept de progrès, des envahisseurs qui sont avancés technologiquement et des "bons sauvages" qui ont une belle vie en communion avec la nature. Je parle de bon sauvage évidemment car cela fait penser à Rousseau et à la réponse de Sade, ou de Voltaire, que la nature n'est pas forcement "bonne" (la philosophie dans le boudoir, le tremblement de terre de Lisbonne dans Candide)... alors en fait oui, on peut philosopher avec beaucoup de films... probablement tous les films si on est doué pour ça... mon "best of" film philosophique c'est: the matrix... sommes nous dans la réalité? Qu'est-ce que la perception? Qu'est-ce que le Vrai? Ce qu'on voit? Autre chose? Mais mon préféré, (et là le terme "philosophique" va se détruire?) c'est The Village. Encore une fois un mythe du bon sauvage... retournons-en arrière, refusons le progrés, et le fou du village (considéré presque saint dans pas mal de pays, comme en Russie... c'est celui qui est possédé, un "fou de Dieu", qui dit la vérité... qui ne perd pas la vie lorsqu'il dit ses quatre vérités au Tsar) le fou du village, qui devrait être un "gentil" commet un crime...

Saturday, 21 August 2010

impressions de Kiev

Nous les Français on est très bon pour les grandes discussions, les grands jugements, le blahblah, et quelquefois, pour ne pas dire souvent oui, on dit des bêtises... Je ne sais plus quand c'était, fin du XVIIIième siècle ? Début du XIXième ? Un Français se ramène à Saint Pétersbourg, passe environ un mois là-bas et écrit ensuite tout un tas de bêtises sur la Russie. (j'ai lu ça soit dans le Natasha's dance d'Orlando Figes soit dans le Russia and the Russians de Geoffrey Hosking). Il ne parlait même pas russe d'ailleurs et a dû passer sa vie "russe" à aller d'un salon à l'autre au milieu des intrigues, des petitesses et des folies des grandeurs des gens de la haute (ou des Verdurin du coin), le tout en Français... Tout cela pour dire vraiment que j'espère ne pas dire trop de bêtises et de généralisations sur la ville et les gens de Kiev. Et puis je ne suis restée qu'une semaine et je ne comprends ni le Russe ni l'Ukrainien.


J'ai été frappée en premier par la grandeur de la ville et sa beauté, il y a le côté carte postale presque des églises orthodoxes un côté presque irréel mais aussi tout simplement des détails dans les couleurs qui sont si différents de ce que je suis habituée à voir, comme ces tuyaux jaunes par exemple... le luxe soviétique du métro, de la gare, du funiculaire (qui ressemble d'ailleurs plus à une église qu'à un funiculaire).


Je pensais que j'allais comprendre les divisions linguistiques et sociales, je pensais que les gens riches allaient parler Russe et les pauvres Ukrainien mais vraiment ça n'est pas du tout ça, bien qu'il y ait j'imagine plus de gens au pouvoir qui parlent le Russe (c'est en tout cas ce que m'a dit une de mes profs). Il y a des divisions géographiques aussi, l'Ouest parle plus l'Ukrainien ainsi qu'en général dans les villages, mais à Odessa, on parle plutôt Russe, ainsi qu'à Kiev, ou bien si on ne le parle pas, on le comprend (l'article, en Anglais, sur l'Ukrainien est très bien). J'ai remarqué quelquefois le léger mépris des Ukrainiens de langue russe par rapport à l'Ukrainien, qui est pour eux, une sorte de dialecte russe, souvent paysan, il est vrai que c'était la langue de Gogol (celle dans laquelle il ne s'est pas exprimée, contrairement à son père mais peut être aussi qu'il n'a pas pas être publié dans cette langue puisque le Tsar de l'époque l'interdisait?)... langue inférieure, "petit Russe" comme on l'appelait (par rapport au "grand russe" qui était la langue russe). Mais peut-être est-ce un mépris autant social et géographique (la langue des paysans) que linguistique? (après tout c'est un peu la même chose en France: impossible de parler la langue du village à Paris! Mais je reconnais quand même qu'il s'agit d'un patois et plus d'une langue qui a presque disparue maintenant), c'est peut-être ça finalement : l'Ukrainien c'est la langue des "ploucs" , des "bouseux" ?

... Revanche quand même, il y a maintenant un auteur juif d'Odessa (qui auparavant avait comptée dans ses murs l'auteur génial Isaak Babel, de langue russe) qui écrit ses pièces de théâtre en Ukrainien (j'ai lu ça dans l'article de wikipédia sur la langue ukrainienne)

Mon hôte était Russe et la photo de la cage d'escalier menant à l'appartement parle d'elle même (enfin j'espère!) ainsi que les photos des environs. Les jeunes parlent ukrainiens car ils doivent apprendre cette langue à l'école, j'imagine maintenant que c'est la langue officielle des examens... Pays en transit, ville d'élite de la Russie Soviétique (et de la Russie d'avant aussi), Kiev demain ça sera quoi ? Kiev aujourd'hui c'est ça pour moi : splendeur des temps passés soviétique et tsaristes (depuis Catherine de Russie au XVIIIème siècle), élite intellectuelle, scientifique, pédagogique et pauvreté et difficulté aujourd'hui à joindre les deux bouts...

On se moque du côté presque mafieux de la politique ukrainienne (ceci dit étant Française et vu les scandales qui secouent mon pays en ce moment, je ne pense vraiment pas que l'on puisse se permettre de juger!) et je dois avouer que je savoure avec grand délice la seconde partie des aventures du pingouin de l'écrivain de langue russe Andreï Kourkov. On se moque peut-être aussi de la façon de s'habiller des jeunes femmes - ou, devrais-je dire, de la façon de NE PAS s'habiller des jeunes femmes car j'ai eu l'impression de me retrouver dans le fameux théâtre du Maître et Marguerite où les femmes se retrouvent toutes nues, mais je ne pense pas qu'on puisse se moquer vraiment d'autre chose... (et puis les goûts et les couleurs... il n'y a qu'à se souvenir de la photo de mademoiselle Chanel regardant d'un air mauvais une jeune fille en mini-jupe!): la beauté de la ville, même dans ses quartiers les plus pourris, la beauté des femmes (qu'elles nous plaisent ou non), la beauté des hommes (combien de fois me suis-je presque retournée pour regarder encore un visage que l'on aurait pu voir dans Le cuirassé Potemkin) et la beauté des icônes du musée national d'art ukrainien
(on aurait pu facilement emmener toute la première salle à Paris pour l'exposition Sainte Russie tellement toutes les icônes étaient magnifiques. Ce qui est chouette avec les icônes c'est qu'il a des styles, des couleurs différentes selon les écoles : Kiev, Novgorod, Rostov, Pskov, Moscou... je n'arrive pas encore à reconnaître les icônes par ville, mais ça va venir!)

Vu l'énorme drapeau de l'Union Européenne à côté de l''Ukrainien au parlement (ou un autre grand édifice public, je ne sais pas lequel), il est fort possible que l'Ukraine vienne nous rejoindre... je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou pas...ce qui je sais c'est que cela pourrait-être un grand gain intellectuel pour l'Europe, et une perte pour la Russie, ou bien peut-être la Russie pourrait-elle nous rejoindre ? (mais je délire là, il faudrait qu'elle soit plus démocratique, et qu'elle le veuille bien, et qu'elle se sente suffisament européenne, ce qu'elle est, et ce qu'elle n'est pas...) Ce que je sais en tout cas (arrêtons là les délires pseudo-intellectuels) c'est que j'ai hâte de retourner en Ukraine et dans d'autres pays d'Europe de l'Est où l'on parle Russe... et puis la cuisine vraiment... délicieuse. J'aimerai goûter les vins aussi... s'ils sont aussi bons que les bières j'y retourne tout de suite!

Sunday, 15 August 2010

Madame Raymond

je ne sais plus pardon, si c'est avec un d à la fin ou un t. Madame Raymond, en tout cas, c'était notre prof de Français en classe de première pour le bac. J'ai parlé d'elle l'autre jour, avec une copine que j'ai retrouvée (ou qui m'a retrouvée, je ne sais plus) sur Facebook. On a pris un café ensemble lorsque je suis passée à Paris... Souvenirs, souvenirs... Madame Raymond, c'est quelqu'un que j'arrivais à écouter - ce qui, à l'époque, tient du miracle. C'est quelqu'un qui a réussit à convaincre, quelqu'uns d'entre nous du moins, à lire "à la recherche du temps perdu" pendant l'été. "C'est les des derniers moment de votre vie où vous allez avoir le temps" ou un truc comme ça, qu'elle avait dit. Et ça a marché, en tout cas pour moi, j'ai lu la recherche en entier cet été là. Et je n'ai pas tout compris (si tant est que l'on puisse avoir à comprendre quelque chose, mis à part, évidemment, de savoir se guérir de sa jalousie - après avoir lu "un amour de Swann"). Quelques années plus tard, j'ai relu la recherche (en sautant, je l'avoue, la grande soirée qui se trouve je crois dans "le côté de Guermantes"), et puis quelques années plus tard, j'ai re-relu la recherche -en sautant encore plus de passage. Enfin, revenons à Madame Raymond... j'avais une petite amie amoureuse d'elle, c'est pour dire. Moi non, je n'étais pas amoureuse d'elle mais j'arrivais à l'écouter. Je crois que je n'étais pas la seule. Et il me reste quelques souvenirs de cours avec elle, le passage de Rousseau (peut-être aussi parce que j'étais interrogée... c'est dans le Lagarde et Michard), quelques moments sur les 5 besoins établis par les philosophes grecs, lectures sur un amour de Swann, un commentaire sur "elle a des yeux revolvers" de Marc Lavoine... A l'époque (et à toutes les époques j'imagine) on était mal dans notre peau, on ne savait vraiment pas ce qu'on allait faire de nos vies, on se sentait nuls (en tout cas moi) et c'était une havre de paix que d'aller à son cours (sauf évidemment si on allait se faire interroger...). J'ai eu de la chance, j'ai travaillé vraiment une fois sur un texte, et elle m'a interrogé le lendemain.. pareil pour le bac en musique... la chance des débutants... ça m'a permis d'avoir le bac!). Madame Raymond... que j'ai rencontré une fois au supermarché... et qui m'a parlé simplement, sans ambages... se plaignant du "crush" de mon amie... Magie des bons profs : être modeste, parler simplement en dehors de son cours. Pas de préciosité, temple des riches de la France... J'aimerais bien l'entendre parler la Bettencourt (or whatever her name is spelt). Mais ne nous énervons-pas... dans notre monde ou tout est "en ligne" on trouve aussi le temps de lire sous les arbres avec un bon vieux poche, donc ça n'est pas si mal. Cela, c'est un peu grâce à madame Raymond :-)

Sunday, 25 July 2010

vue du métro, Kiev