Sunday 15 August 2010

Madame Raymond

je ne sais plus pardon, si c'est avec un d à la fin ou un t. Madame Raymond, en tout cas, c'était notre prof de Français en classe de première pour le bac. J'ai parlé d'elle l'autre jour, avec une copine que j'ai retrouvée (ou qui m'a retrouvée, je ne sais plus) sur Facebook. On a pris un café ensemble lorsque je suis passée à Paris... Souvenirs, souvenirs... Madame Raymond, c'est quelqu'un que j'arrivais à écouter - ce qui, à l'époque, tient du miracle. C'est quelqu'un qui a réussit à convaincre, quelqu'uns d'entre nous du moins, à lire "à la recherche du temps perdu" pendant l'été. "C'est les des derniers moment de votre vie où vous allez avoir le temps" ou un truc comme ça, qu'elle avait dit. Et ça a marché, en tout cas pour moi, j'ai lu la recherche en entier cet été là. Et je n'ai pas tout compris (si tant est que l'on puisse avoir à comprendre quelque chose, mis à part, évidemment, de savoir se guérir de sa jalousie - après avoir lu "un amour de Swann"). Quelques années plus tard, j'ai relu la recherche (en sautant, je l'avoue, la grande soirée qui se trouve je crois dans "le côté de Guermantes"), et puis quelques années plus tard, j'ai re-relu la recherche -en sautant encore plus de passage. Enfin, revenons à Madame Raymond... j'avais une petite amie amoureuse d'elle, c'est pour dire. Moi non, je n'étais pas amoureuse d'elle mais j'arrivais à l'écouter. Je crois que je n'étais pas la seule. Et il me reste quelques souvenirs de cours avec elle, le passage de Rousseau (peut-être aussi parce que j'étais interrogée... c'est dans le Lagarde et Michard), quelques moments sur les 5 besoins établis par les philosophes grecs, lectures sur un amour de Swann, un commentaire sur "elle a des yeux revolvers" de Marc Lavoine... A l'époque (et à toutes les époques j'imagine) on était mal dans notre peau, on ne savait vraiment pas ce qu'on allait faire de nos vies, on se sentait nuls (en tout cas moi) et c'était une havre de paix que d'aller à son cours (sauf évidemment si on allait se faire interroger...). J'ai eu de la chance, j'ai travaillé vraiment une fois sur un texte, et elle m'a interrogé le lendemain.. pareil pour le bac en musique... la chance des débutants... ça m'a permis d'avoir le bac!). Madame Raymond... que j'ai rencontré une fois au supermarché... et qui m'a parlé simplement, sans ambages... se plaignant du "crush" de mon amie... Magie des bons profs : être modeste, parler simplement en dehors de son cours. Pas de préciosité, temple des riches de la France... J'aimerais bien l'entendre parler la Bettencourt (or whatever her name is spelt). Mais ne nous énervons-pas... dans notre monde ou tout est "en ligne" on trouve aussi le temps de lire sous les arbres avec un bon vieux poche, donc ça n'est pas si mal. Cela, c'est un peu grâce à madame Raymond :-)

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